Les jardiniers ne naissent pas égaux devant leur terre. En effet, en fonction de sescaractéristiques celle-ci sera plus ou moins propice à la culture. Car la nature du sol influence sa fertilité et la nature des plantes qui y poussent.
Le sol se caractérise par deux notions principales que sont sa nature et sa structure. Ces deux facteurs ont grande influence sur la manière de mener les cultures et sur le type de plantes qui pourront y pousser correctement. Dans tous les cas, mieux vaut faire en fonction de sa terre et la cultiver selon ses caractéristiques, plutôt que de chercher à la modifier car c’est un travail titanesque gourmand en temps, en efforts et en argent.
La nature du sol est fonction de son taux d’acidité. Pour un pH compris entre 5,5 et 6,5, le sol est considéré comme acide. Entre 6,5 et 7,2, il est neutre, et au-dessus, il est calcaire. Les sols acides, qui correspondent dans le commerce à la terre de bruyère, sont drainants et pauvres en matières nutritives. Certaines plantes dites acidophiles ne supportent pas d’autre type de sol, comme les rhododendrons, les bruyères, les camélias, les azalées, et dans une moindre mesure, les magnolias ou les hortensias qui peuvent se contenter d’un sol neutre. Du fait de leur nature drainante, les éléments nutritifs sont rapidement lessivés. Aussi convient-il de faire des apports d’engrais et des arrosages fréquents.
Les sols calcaires contiennent 10 à 30% de carbonate de chaux. Ils sont généralement crayeux, clairs, aux reflets parfois blanchâtres. Ils comportent énormément de pierre qui remontent sans cesse à la surface ce qui n’en fait pas, à priori, la terre de prédilection du jardinier. D’autant plus qu’elle est souvent associée à un fort taux d’argile, qui la rend lourde, collante et peu nutritive. Les plantes peu tolérantes au calcaire y développent des carences importantes, en fer et en magnésium notamment, et s’en trouve fragilisées. Si les sols calcaires sont pauvres, en revanche, ils retiennent très bien les nutriments. Si bien qu’avec des apports d’engrais ou d’amendements mesurés, la terre se révèle facilement fertile.
Les sols neutres, plus équilibrés peuvent héberger la plupart des espèces de plante. Ce sont les sols les plus faciles et plaisants à cultiver.
Le pH des terres acides peut être augmenté par des apports de dolomite ou de chaux, celui des terres calcaire peut être abaissé avec des apports de tourbe ou de terre de bruyère. Mais ces modifications de nature sont totalement impossibles à mener à bien sur des grandes surfaces.
Dans tous les cas, la manière la plus classique d’équilibrer artificiellement un sol est de faire des apports d’amendements organiques type compost ou fumier, dans la limite de 50 litres par mètre carré et par an. Mais la technique la plus naturelle et la plus biologique est d’y épandre un paillis organique permanent (broyat de déchets verts, feuilles mortes, BRF…) qui en se décomposant va contribuer à activer la faune du sol (vers, insectes, bactéries…) et qui va peu à peu augmenter le taux du seul véritable équilibreur naturel du sol : l’humus.